
Sport et loisirs
Associations sportives : les engagés de l’ombre
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Retrouvez tous les articles du dossier « Clubs sportifs : indispensables bénévoles », réalisé par Guillaume Théchi :
► Dans Canal n°339 (Septembre 2025)
► Dans la rubrique "Aller plus loin"
Coup de projecteur – et de chapeau –, à toutes celles et ceux qui, saison après saison, ne ménagent pas leurs efforts.
Prof passerelle
Au sein de leur établissement, les professeurs d’EPS bâtissent des ponts entre l’Éducation nationale et les clubs sportifs.

Sportive passionnée, Louise Heddache-Tanoh, 30 ans, Pantinoise depuis 5 ans, vit, dort et mange volley-ball ! Professeure d’éducation physique et sportive (EPS) au collège Joliot-Curie et joueuse de l’équipe première du Pantin Volley, elle entraîne aussi trois équipes du club dont elle est la vice-secrétaire. Et c’est sans compter le temps consacré à ses responsabilités au sein du Comité départemental de volley-ball !
« J’aime l’idée de participer, d’être active et d’avoir un pouvoir de décision, explique-t-elle. Jouer me passionne mais j’adore aussi entraîner. » Un investissement qui porte ses fruits : « Nos résultats – les meilleurs du club avec l’équipe des moins de 13 ans – m’ont fait plaisir. Et cet engagement est compensé par les nombreux moments de convivialité partagés avec les membres du club, dont beaucoup sont devenus des amis.»
Un investissement payant
« En ce qui concerne l’association sportive (AS) du collège, je dois, en tant que professeure d’EPS, y consacrer trois heures par semaine. Mais, dans les faits, nous sommes nombreux à ne pas compter nos heures… » Cette saison, Louise a proposé à ses élèves de participer au challenge national de beach volley à Sète : « J’ai vu qu’ils avaient un fort potentiel et ce tournoi était aussi un peu une récompense après leur belle saison.»
Un engagement gagnant : en trois saisons, une quinzaine d’inscrits à l’AS de Joliot-Curie ont rejoint son club !
Qui peut le stopper ?
Personnage emblématique de la Compagnie d’arc de Pantin, Lucien Zeltzer, 91 ans et demi (!), fait figure de mascotte de l’association.

Lucien pourrait en être le gardien ou, plutôt, l’ange gardien… Il y passe quasiment tous ses après-midis, hormis le lundi et le vendredi où il joue au Scrabble. Le logis – nom donné au club-house qui abrite la compagnie pantinoise – est un peu sa deuxième maison. D’abord entraîneur, puis dédié aux tâches administratives, il entretient désormais le jardin. Tout le monde le connaît ! Il faut dire que l’ancien marathonien et nageur, jamais avare d’un bon mot, toujours le sourire aux lèvres, affiche un dynamisme déconcertant. « Cela me paraît bien normal de donner un coup de main », relativise le retraité.
« Je viens de la course de fond, j’ai participé à de multiples marathons et à plusieurs épreuves de 100 kilomètres. J’ai découvert le tir à l’arc à plus de 45 ans. » Il rejoint l’équipe pantinoise à 58 ans et, une fois à la retraite, s’investit à fond.
Un art de vivre
Capitaine de la Compagnie durant trois années, autrement dit garant des traditions à respecter, il en est aujourd’hui le dépositaire officieux de la convivialité et de l’esprit de camaraderie.
Lucien ne manque jamais les « journées de cohésion », quand les adhérents sont sollicités afin d’effectuer en commun des petits travaux. « Nous voulons le préserver mais personne n’arrive à l’arrêter », constate Sandrine Millon, la présidente de la Compagnie. « C’est mon art de vivre, se justifie-t-il. Je ne veux pas être un vieux papy qui reste devant sa télévision. »
En première ligne
Gérer la buvette, accompagner les enfants aux matchs, endosser des responsabilités… la participation des mères se révèle cruciale dans les clubs.

Au Rugby olympique de Pantin (ROP), on les surnomme affectueusement « l’équipe popotte ». Maria, Alexia et Nikky, mères de joueurs, ont pour mission de gérer la buvette. Un rôle essentiel : leurs recettes financent le goûter des petits rugbymen. « Les parents ne réalisent pas forcément que, derrière l’entraînement de leurs enfants, il y a toute une organisation », relève Sylvia, la responsable de l’école de rugby qui compte plus de 120 inscrits.
« Ce qui me motive, c’est d’être utile sur le long terme », précise, de son côté, Pépita Gonzales-Lerebourg, retraitée, bénévole au Judo club de Pantin depuis que son fils a commencé ce sport en 1982. Entre temps, elle s’est occupée des buvettes, des inscriptions, du secrétariat et des déplacements en compétition. Un engagement qu’elle poursuit pour « le plaisir d’être au sein d’une équipe, de voir les jeunes grandir, s’épanouir et partager tant de rires ».
Une carrière de bénévole
« Depuis 1991, j’ai quasiment fait carrière dans le bénévolat ! », s’amuse Sandra Babayan, retraitée de l’Éducation nationale et aujourd’hui secrétaire générale de l’Office municipal des sports, après avoir été en charge des adhésions au club de plongée de sa fille, puis recrutée comme bénévole au club de handball et, enfin, au Racing club de Pantin : « S’investir permet de s’ouvrir et de s’épanouir. Je vois des femmes qui se libèrent par leurs activités au sein des associations. Personnellement, en donnant, j’ai reçu beaucoup ! »