Santé et Prévention
Pour une ville en bonne santé
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Qu’on se le dise : Pantin ne risque pas de devenir un désert médical ! Entre soutien aux professionnels de santé libéraux souhaitant s’installer et rénovation des centres municipaux de santé, la ville joue à fond la carte de la complémentarité pour offrir, sur son territoire, une médecine de proximité, accessible et de qualité. Et les résultats sont là : quatre maisons de santé pluri-professionnelles s’apprêtent à voir le jour et, d’ici à 2021, la commune accueillera une douzaine de médecins généralistes supplémentaires.
Dossier réalisé par Guillaume Gesret, publié dans Canal n°276, mars 2019.
Jeudi 21 février, médecins libéraux et salariés des centres municipaux de santé (CMS), infirmiers, pharmaciens et professionnels paramédicaux exerçant à Pantin, se réunissaient, sous l’égide de la ville, pour donner naissance à la première communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) de Pantin.
" Cette association va nous aider à mieux nous connaître et donc à mieux travailler ensemble, explique Yohan Saynac, médecin généraliste libéral installé avenue Jean-Lolive depuis deux ans. Pour améliorer la prise en charge des patients, notamment âgés, les professionnels de santé ont besoin d’établir des liens afin d’offrir un parcours de santé fluide et transversal. "
Cette volonté de travailler en partenariat est très prégnante chez les jeunes médecins. Sans doute le fruit de leur formation qui, aujourd’hui, les incite à échanger avec les infirmiers, les kinésithérapeutes, les sages-femmes… Nombreux sont donc ceux à désirer ouvrir une maison de santé pluri-professionnelle regroupant différents praticiens libéraux. Une aspiration nouvelle que la ville a bien comprise : depuis 2012, elle met en relation les porteurs de projet et anime à leur attention une bourse aux locaux.
Ilhame Najem, médecin généraliste, a ainsi trouvé un local de 220 m2 situé 7, rue du Débarcadère. "J’ai sollicité la direction de la Santé et l’élu, se souvient-elle. Ils m’ont fait visiter ces locaux qui appartenaient à la SEMIP. La ville m’a également présenté un podologue qui a rejoint notre équipe. "
Julia Grolimund, ostéopathe, est également passée par la mairie pour acheter un plateau au 49, rue Hoche, propriété du bailleur social Pantin Habitat, afin d’y installer une maison de santé. " J’ai toujours travaillé à Paris, mais je voulais acquérir des locaux. J’ai choisi Pantin pour son dynamisme et ses prix immobiliers encore raisonnables. "
Si le développement urbain offre indéniablement des opportunités d’ouverture d’espaces de santé très gourmands en mètres carrés, la ville veille toutefois à ce que ces nouvelles structures s’implantent dans tous les secteurs. Ainsi, les quatre projets en passe d’être concrétisés se situent dans les quartiers des Quatre-Chemins, Mairie-Hoche et Église. Dans les cartons, un autre projet localisé dans le secteur Raymond-Queneau.
La complémentarité est une force
Évidemment, cette nouvelle offre de santé ne saurait se substituer aux trois centres municipaux de santé (CMS) qui accueillent 13 000 patients par an. Prodiguant un tiers des soins effectués à Pantin, ces structures proposent une vingtaine de spécialités, pratiquent les tarifs les plus bas conventionnés par la Sécurité sociale et acceptent le tiers payant. Ce qui n’empêche pas la ville de sans cesse les moderniser, en investissant dans l’achat de matériel de pointe et en les rénovant. En 2008, le CMS Ténine a ainsi fait peau neuve ; l’an prochain, ce sera au tour de l’accueil du CMS Cornet de bénéficier d’une cure de jouvence. Quant au CMS Sainte-Marguerite, il sera, en 2021, agrandi et relocalisé dans le quartier des Quatre-Chemins, à l’orée de l’écoquartier. " La force des CMS de Pantin tient aussi à la présence d’internes et de médecins universitaires, complète Didier Duhot, médecin directeur. Ce climat d’enseignement et de recherche dynamise les équipes. " Du " sang neuf " qui permet en outre de renouveler les médecins du territoire. Ainsi, certains internes qui font leurs premiers pas dans un CMS décident de s’installer à Pantin une fois leur diplôme en poche.
C’est le cas d’Ilhame Najem : " J’ai effectué une partie de mon internat au CMS Cornet. J’ai découvert Pantin et ses habitants et cette expérience m’a donné envie de travailler dans cette ville. "
Et, pour pallier les difficultés de recrutement de certains spécialistes, la ville a signé plusieurs conventions avec des hôpitaux qui mettent à disposition de ses CMS des praticiens. Aux Cassandre qui prédisent la désertification médicale de la Seine-Saint-Denis, Pantin répond par l’action.
Zoom sur...
Les quatre futures Maisons de santé pluri-professionnelles
- Mai 2019 : au 4, rue des Grilles, des médecins généralistes, des infirmiers, des sages-femmes, un psychologue, un nutritionniste et un ostéopathe accueilleront les patients.
- Début 2020 : vous serez reçus, au 49, rue Hoche, par des médecins généralistes, des infirmiers, une ostéopathe et un psychologue.
- 1er semestre 2020 : une structure accueillera des médecins généralistes, un psychiatre, un podologue et des infirmiers au 7, rue du Débarcadère.
- 2021 : ouverture au 5, rue Gabrielle- Josserand. Les spécialités représentées restent à confirmer.
Sous l’égide du Comité départemental des cancers, des Pantinoises font de la prévention auprès des personnes éloignées des institutions médicales.
Les autorités de santé ne parviennent pas toujours à faire passer les messages de prévention. Le Comité départemental des cancers (CDC) de la Seine-Saint-Denis s’est donc rapproché d’un groupe de Pantinoises pour leur apprendre à aborder cette problématique. « Qui mieux que les Pantinoises pour parler aux Pantinoises ?, postule Hélène Pellissier, référente santé-prévention au CDC 93. La prévention et l’éducation par les pairs fonctionnent très bien auprès des personnes éloignées des institutions. Le dialogue est plus direct, les mots sont moins techniques et il y a moins de gêne que face à un médecin. »
Sophie, Nathalie et Monique, qui avaient l’habitude de se réunir pour tricoter à la maison de quartier du Haut-Pantin, organisent désormais des actions de sensibilisation. En cinq ans, soutenues par la ville, elles ont créé et joué des saynètes dans les quartiers, proposé des films et des courts-métrages projetés au Ciné 104, customisé des soutiens-gorge, participé à des marches pour la santé... « Nous allons également dans les supermarchés pour rappeler aux femmes qu’elles doivent se faire dépister », complète Sophie. Vendredi 29 mars, le groupe sensibilisera les Pantinois au dépistage du cancer colorectal et du cancer du sein dans un supermarché des Quatre-Chemins.
Éduquer, une mission essentielle
En 2018, le pôle Prévention Santé Handicap de la ville a mené 85 interventions d’éducation à la santé qui ont touché 6 000 personnes, dont 4 000 enfants et jeunes de moins de 25 ans. Les agents de santé interviennent ainsi dans les écoles, les collèges et les lycées pour aborder les questions d’hygiène corporelle et bucco-dentaire, de nutrition, de sommeil et de conduites à risque. Les soignants des CMS développent également des actions d’éducation notamment pour prévenir les risques de diabète, de surpoids et de maladies cardio-vasculaires. Au Refuge et dans le foyer de travailleurs migrants, des actions et dépistages sont régulièrement organisés par la ville, Aides et le Conseil départemental. Une infirmière se rend également au domicile des familles vivant dans des logements vétustes afin de prévenir les cas de saturnisme et donner des conseils de santé.
Gare à ton cerveau !
Il y a quelques mois, Éléonore Bayen, médecin spécialiste en rééducation neurologique à la Pitié-Salpêtrière et habitante de Pantin depuis 10 ans, est intervenue à l’école élémentaire Louis-Aragon pour expliquer à ses élèves les comportements permettant de prendre soin de son cerveau. L’originalité de la démarche tient à la jeunesse de ses auditeurs. « Je prends le parti d’apprendre tôt aux enfants à prendre soin de leur capital cérébral. J’espère ainsi leur épargner le fardeau de maladies neurodégénératives futures », explique la praticienne. Pour faire passer son message, elle a conçu, avec l’aide de vidéastes pantinois, un dessin animé qui donne huit conseils simples, et scientifiquement validés, pour protéger son cerveau. Un support pensé comme une manière de réduire les inégalités sociales de santé.
La vidéo est disponible sur YouTube
Paroles de médecins
Je suis médecin généraliste, salarié trois jours par semaine au CMS Sainte-Marguerite. Le reste de la semaine, j’exerce en tant que professeur de médecine associé à l’université Paris 13 où je partage mon temps entre les cours et la recherche. En tant qu’universitaire, je contribue à former les internes que nous accueillons dans les CMS de Pantin. Leur présence crée une émulation dans les équipes, elle permet un échange des connaissances et des compétences. Cette dynamique profite aux professionnels de santé, mais aussi aux patients.
QUESTIONS À...
Vincent Loiseau, conseiller municipal délégué à la Santé et au Handicap.
Beaucoup de médecins vont partir à la retraite ces prochaines années, comment la ville anticipe-t-elle cette vague de départ ?
Vincent Loiseau : Nous cherchons à attirer les jeunes médecins. Nous avons commencé par accueillir des internes de médecine générale dans les CMS pour qu’ils découvrent notre commune et qu’ils aient envie de s’y installer. Nous recevons également tous les jeunes médecins qui veulent ouvrir une maison de santé pluri-professionnelle. Grâce aux projets immobiliers qui sortent de terre, nous pouvons leur proposer des plateaux spacieux, à des tarifs raisonnables. La ville compte accompagner ces installations par le versement d’une aide qui sera prochainement proposé au conseil municipal.
Le travail de mise en réseau que vous menez porte-t-il ses fruits ?
V.L. : Oui, quelque chose d’assez exceptionnel est en train de se passer à Pantin : quatre ou cinq maisons de santé vont ouvrir dans les deux prochaines années ce qui signifie l’arrivée d’une douzaine de nouveaux médecins. En les aidant à trouver des locaux, nous veillons à ce qu’ils s’implantent dans l’ensemble des quartiers.
L’ouverture de maisons de santé signe-t-elle la fin des médecins exerçant en solo et des CMS ?
V.L. : Pas du tout. Les maisons de santé ne sont pas l’unique solution. Pour améliorer l’offre de santé à Pantin, nous renforçons les CMS en investissant massivement dans leur rénovation. Nous voulons également maintenir les cabinets individuels pour garantir le meilleur maillage possible du territoire. Pour cela, nous allons davantage accompagner les médecins partant à la retraite et qui cherchent des jeunes " repreneurs ". Grâce à ces efforts conjugués, qui figurent dans le contrat local de santé que nous renouvellerons en septembre, nous allons atteindre les objectifs fixés au début de notre mandat.
Une médecine de proximité
Reportage au Centre municipal de santé (CMS) Ténine, un équipement public essentiel pour l’accès au soin des habitants des Courtillières.
Ce matin-là, un ballet de poussettes anime le CMS Ténine. En cette période de toux et d’otites hivernales, nombreux sont les mamans et les bébés à venir consulter la pédiatre. Jennifer attend patiemment son rendez-vous avec ses jumeaux âgés de trois ans.
" Le docteur Delamar suit mes enfants depuis leur naissance. Je n’habite plus dans le quartier, mais je reviens au CMS Ténine pour la qualité des soins " explique-t-elle.
La pédiatre en question, Anne-Lise Delamar, exerce dans les CMS pantinois depuis huit ans. " En pratiquant dans un quartier comme les Courtillières, on contribue à donner accès aux soins à tous ", assure-t-elle. Une autre maman, venue pour ses deux filles souffrant de conjonctivite, confirme que la gratuité des vaccins, la tarification conventionnée en secteur 1 et la pratique du tiers-payant sont précieuses.
" Je paie 9 € pour une consultation chez le pédiatre et 7,5 € chez mon médecin traitant, c’est plus que correct. "
Une structure indispensable
La présence d’un CMS aux Courtillières ? Essentielle pour ceux qui le fréquentent. Autrefois, Madame Ferrara consultait un médecin libéral qui s’en est allé. Aujourd’hui, cette retraitée se dit soulagée de pouvoir se rendre à Ténine, situé à côté de chez elle. " Je n’avais pas rendez-vous, mais je suis venue car je sais que l’infirmière peut me recevoir afin d’évaluer mon état. Comme elle a constaté que ça n’allait pas, elle s’est arrangée pour que je voie un médecin. "
"Ici, précise Khady Fall, une des infirmières de l’équipe, les patients viennent pour des raisons très différentes. J’accueille beaucoup de jeunes filles qui me parlent de sexualité. Ce sujet est assez complexe. Alors, nous faisons beaucoup de prévention et nous accompagnons celles qui demandent une interruption volontaire de grossesse."
Dans le hall, Félix attend pour prendre rendez-vous avec la kinésithérapeute.
" Je fréquente le centre Ténine depuis 1978. Il y a dix ans, la municipalité a aménagé ces nouveaux locaux qui ont belle allure. Heureusement que le CMS n’a pas fermé aux Courtillières, sinon le quartier serait mort. "
Dorénavant, les prises de rendez-vous dans les CMS de la ville peuvent s’effectuer en ligne sur le site Doctolib
ZOOM SUR...
Le contrat local de santé
Le troisième contrat local de santé sera signé en septembre. Couvrant la période 2019-2022, il s’inscrit dans la continuité du précédent et réaffirme la volonté de la ville d’agir pour l’accès du plus grand nombre à des soins de qualité. Ce document repose sur cinq axes : parcours de santé, prévention et promotion de la santé, santé psychique et mentale, santé habitat, autonomie des personnes âgées ou handicapées.
Le saviez-vous ?
Des séances de vaccination gratuites sont ouvertes à tous, dès six ans, dans les trois centres municipaux de santé. Elles se déroulent, de 13.30 à 15.30, le deuxième mercredi du mois à Ténine, le troisième à Sainte-Marguerite et le quatrième à Cornet.
- CMS Cornet : ouvert du lundi au vendredi, de 8.00 à 19.30 et le samedi de 8.00 à 12.30. 10-12, rue Eugène-et-Marie-Louise-Cornet. Tel : 01 49 15 45 05
- CMS Ténine : ouvert du lundi au vendredi, de 8.00 à 12.30 et de 13.30 à 19.00 et le samedi de 8.00 à 12.30. 2, avenue Aimé-Césaire. Tel : 01 49 15 37 40
- CMS Sainte-Marguerite : ouvert du lundi au vendredi de 8.00 à 12.30 et de 13.30 à 19.00 et le samedi de 8.00 à 12.30. 28, rue Sainte-Marguerite. Tel : 01 49 15 45 09
Relocalisé, le CMS des Quatre-Chemins renaît
En 2021, le CMS Sainte-Marguerite investira des locaux flambant neuf qui, au sein de l’écoquartier, accueilleront aussi une plate-forme autonomie.
Aussi fière soit son allure, l’immeuble en brique du 28, rue Sainte-Marguerite, au fronton duquel est inscrit " Dispensaires municipaux ", est devenu hors d’âge. " Cet équipement datant du début du XXe siècle n’est plus adapté à la pratique moderne de la médecine ", explique Didier Duhot, le médecin directeur des CMS. C’est pourquoi la ville a décidé d’aménager de nouveaux locaux dans le quartier des Quatre-Chemins, au rez-de-chaussée d’un immeuble de logements en construction, situé au niveau du 30, avenue Édouard-Vaillant. 4,7 millions d’euros seront ainsi investis pour donner naissance à un équipement à la pointe et plus spacieux. En 2021, l’intégralité de l’équipe de l’actuel CMS Sainte-Marguerite s’y installera pour accueillir les patients dans de meilleures conditions.
Cette relocalisation permettra également de développer un projet innovant. À côté des espaces réservés au CMS, viendront s’installer la permanence sociale et les équipes en charge du maintien à domicile, dans le cadre d’un projet de plate-forme autonomie. Auxiliaires de vie, aides-soignants du service de soins infirmiers à domicile et porteurs de repas seront réunis sous un même toit et pourront échanger avec les professionnels du centre de santé voisin. Une proximité garante d’un meilleur suivi des personnes âgées et en situation de handicap.
Les CMS en chiffres
- 3 CMS : Cornet, Sainte-Marguerite et Ténine
- Une vingtaine de spécialités pratiquées : alcoologie, cardiologie, chirurgie dentaire, endocrinologie, gastro-entérologie, gynécologie, ophtalmologie, orthodontie, pédiatrie, phlébologie, radiologie…
- 52 professionnels de santé, dont 17 médecins généralistes
- 7 100 patients ayant choisi leur médecin traitant dans un CMS
- 30 % des soins du territoire assurés dans les CMS
- 13 000 patients accueillis chaque année
Prévention de terrain
Sous l’égide du Comité départemental des cancers, des Pantinoises font de la prévention auprès des personnes éloignées des institutions médicales.
Les autorités de santé ne parviennent pas toujours à faire passer les messages de prévention. Le Comité départemental des cancers (CDC) de la Seine-Saint-Denis s’est donc rapproché d’un groupe de Pantinoises pour leur apprendre à aborder cette problématique.
" Qui mieux que les Pantinoises pour parler aux Pantinoises ?, postule Hélène Pellissier, référente santé-prévention au CDC 93. La prévention et l’éducation par les pairs fonctionnent très bien auprès des personnes éloignées des institutions. Le dialogue est plus direct, les mots sont moins techniques et il y a moins de gêne que face à un médecin. "
Sophie, Nathalie et Monique, qui avaient l’habitude de se réunir pour tricoter à la maison de quartier du Haut-Pantin, organisent désormais des actions de sensibilisation. En cinq ans, soutenues par la ville, elles ont créé et joué des saynètes dans les quartiers, proposé des films et des courts-métrages projetés au Ciné 104, customisé des soutiens-gorge, participé à des marches pour la santé... " Nous allons également dans les supermarchés pour rappeler aux femmes qu’elles doivent se faire dépister ", complète Sophie. Vendredi 29 mars, le groupe sensibilisera les Pantinois au dépistage du cancer colorectal et du cancer du sein dans un supermarché des Quatre-Chemins.
Éduquer, une mission essentielle
En 2018, le pôle Prévention Santé Handicap de la ville a mené 85 interventions d’éducation à la santé qui ont touché 6 000 personnes, dont 4 000 enfants et jeunes de moins de 25 ans. Les agents de santé interviennent ainsi dans les écoles, les collèges et les lycées pour aborder les questions d’hygiène corporelle et bucco-dentaire, de nutrition, de sommeil et de conduites à risque. Les soignants des CMS développent également des actions d’éducation notamment pour prévenir les risques de diabète, de surpoids et de maladies cardio-vasculaires. Au Refuge et dans le foyer de travailleurs migrants, des actions et dépistages sont régulièrement organisés par la ville, Aides et le Conseil départemental. Une infirmière se rend également au domicile des familles vivant dans des logements vétustes afin de prévenir les cas de saturnisme et donner des conseils de santé.
Gare à ton cerveau !
Il y a quelques mois, Éléonore Bayen, médecin spécialiste en rééducation neurologique à la Pitié-Salpêtrière et habitante de Pantin depuis 10 ans, est intervenue à l’école élémentaire Louis-Aragon pour expliquer à ses élèves les comportements permettant de prendre soin de son cerveau. L’originalité de la démarche tient à la jeunesse de ses auditeurs.
" Je prends le parti d’apprendre tôt aux enfants à prendre soin de leur capital cérébral. J’espère ainsi leur épargner le fardeau de maladies neurodégénératives futures ", explique la praticienne.
Pour faire passer son message, elle a conçu, avec l’aide de vidéastes pantinois, un dessin animé qui donne huit conseils simples, et scientifiquement validés, pour protéger son cerveau.
Un support pensé comme une manière de réduire les inégalités sociales de santé.
Dessin animé sur YouTube
Paroles de médecins
Yannick Ruelle. Médecin généraliste universitaire exerçant au CMS Sainte-Marguerite.
Je suis médecin généraliste, salarié trois jours par semaine au CMS Sainte-Marguerite. Le reste de la semaine, j’exerce en tant que professeur de médecine associé à l’université Paris 13 où je partage mon temps entre les cours et la recherche. En tant qu’universitaire, je contribue à former les internes que nous accueillons dans les CMS de Pantin. Leur présence crée une émulation dans les équipes, elle permet un échange des connaissances et des compétences. Cette dynamique profite aux professionnels de santé, mais aussi aux patients.
Aida Aït Mansour. Médecin ORL ayant trouvé un cabinet via la bourse aux locaux.
J’exerce mon activité en libérale à Pantin depuis le 2 janvier. J’ai cherché à m’installer dans cette ville pour deux raisons : je souhaitais être proche de mon domicile et je suis très attachée à la Seine-Saint-Denis pour y avoir grandi. J’ai contacté la mairie et le directeur de la Santé m’a fait visiter un local au 18, rue Cornet qui appartenait alors à la municipalité. Après des travaux de remise en état et d’accessibilité aux personnes à mobilité réduite, j’ai pu l’acheter. L’installation se passe bien et semble répondre aux besoins des Pantinois.
Yohan Saynac. Médecin généraliste à l’origine d’un projet de maison de santé et membre de la CPTS de Pantin.
Enchaîner les consultations dans un cabinet isolé, sans pouvoir échanger au sujet d’un patient, ne correspond plus aux pratiques actuelles de la médecine. Nous travaillons mieux quand nous dialoguons entre collègues médecins, mais aussi avec des infirmières, des kinés, des sages-femmes. Je considère qu’une bonne prise en charge des patients est pluri-professionnelle car la qualité des soins passe par la confrontation des points de vue. D’où mon envie d’ouvrir une maison de santé, projet pour lequel j’ai reçu le soutien de la ville. C’est également le sens de la création de la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS). Cette instance va permettre aux professionnels de la ville de se rencontrer, de se coordonner et de proposer aux patients une prise en charge transversale. L’originalité de la CPTS est de partir du territoire pour bien identifier les besoins et les lacunes de l’offre de soins à Pantin.
Albert Boccara. Chef du service de cardiologie du Centre hospitalier intercommunal de Montreuil, intervenant une journée par semaine au CMS Cornet.
Je considère que les praticiens hospitaliers doivent s’ouvrir sur la ville pour aller à la rencontre des patients qui préfèrent se rendre dans une structure de proximité plutôt qu’à l’hôpital. À Pantin, je suis surpris par le nombre de cas lourds qui consultent au CMS. Je suis obligé d’hospitaliser quasiment toutes les semaines. Mon statut de praticien hospitalier favorise la prise en charge de ces patients qui sont accueillis plus facilement à l’hôpital.