Le pôle Jeunesse de la ville souhaite organiser, dès l’année prochaine, des ateliers de langue des signes française dans chacune de ses antennes.
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Solidarité

Le chant du signe

Depuis une dizaine d’années, le pôle Jeunesse agit en faveur de l’inclusion des personnes en situation de handicap. Parmi les initiatives qu’il mène, un atelier d’apprentissage de la langue des signes française.
Extrait du dossier réalisé par C. Portaluppi, G. Gesret, G. Théchi, publié dans Canal n°326, mai 2024

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En ce mercredi après-midi, les activités s’enchaînent à l’antenne jeunesse des Quatre-Chemins. Parmi elles, le cours de langue des signes française (LSF) qui, depuis décembre, réunit, une fois par semaine, une demi-douzaine d’adolescents. Présent depuis le premier atelier, Aïmen, 14 ans, se sent à l’aise avec ce langage peu courant. « Cela me fera une corde de plus à mon arc !, souligne le collégien. Il me paraît utile de connaître la LSF si, à l’avenir, je rencontre des sourds ou malentendants. J’apprécie également beaucoup le fait que l’apprentissage ne soit pas trop scolaire. »

S’adapter au handicap

Aucun des participants n’a, dans son entourage, une personne qui utilise ce moyen de communiquer mais tous ont conscience de l’importance de s’y intéresser. « C’est normal d’apprendre cette langue. C’est à la majorité de faire des efforts, pas l’inverse », souligne Niuma, 15 ans.

Utilisée par environ 100 000 locuteurs dans l’Hexagone, la LSF n’est pas universelle. Elle connaît, par exemple, des variantes d’une région à une autre. Riche et complexe, elle compte plus de 22 500 signes et possède ses propres grammaire, syntaxe et culture. « Heureusement qu’Imen, qui nous donne les cours, est très pédagogue », précise Niuma.

Un pont entre deux mondes

Après un rapide retour sur la leçon de la semaine précédente, la professeure, sourde mais qui entend à 95 % grâce à un appareillage, leur montre de nouveaux termes de vocabulaire autour des couleurs. « Je voulais créer un pont entre deux mondes et contribuer à l’inclusion », détaille celle qui a longtemps fréquenté les antennes jeunesse et, aujourd’hui encore, le Lab’, lieu destiné aux 16-25 ans. « Mon projet professionnel s’inscrit dans la logique d’initier à la langue des signes. Je suis donc au bon endroit », conclut-elle.

 

 Atelier gratuit et ouvert à tous les adolescents. Inscription à l’antenne jeunesse des Quatre-Chemins, 32, rue Sainte-Marguerite.    01 49 15 39 86.

 

SE DONNER LES MOYENS DE L'INCLUSION
Depuis une dizaine d’années, le pôle Jeunesse cherche à favoriser l’inclusion en donnant, à tous ceux qui le fréquentent, des outils afin de favoriser la prise en compte du handicap. Une volonté qui se traduit par des rencontres artistiques entre des personnes valides et porteuses de handicap, comme le festival international Anamesa en 2014, ou encore, en 2023, par l’organisation des olympiades handi-valides. Ces dernières ont permis de faire découvrir des disciplines sportives telles que le tir à la sarbacane, la boccia (équivalent de la pétanque), le foot-fauteuil ou le handi-basket.

Adresses et coordonnées du Lab’ et des antennes jeunesse : pratique.pantin.fr.

De l’aide pour rester chez soi

Proposer des solutions de maintien à domicile est un engagement fort de la municipalité. Le Centre communal d’action sociale (CCAS) de la ville emploie des auxiliaires de vie sociale et du personnel soignant pour accompagner les personnes âgées ou en situation de handicap dans leur quotidien.
Extrait du dossier réalisé par C. Portaluppi, G. Gesret, G. Théchi, publié dans Canal n°326, mai 2024

Tous les jours, samedi et dimanche compris, des aides-soignants salariés de la ville se rendent au domicile de patients qui ont besoin d’être accompagnés. « En ce moment, 27 personnes alitées bénéficient de ce service, explique Anne-Françoise Roux, la responsable du pôle Maintien à domicile rattaché au Centre communal d’action sociale (CCAS). Nous prenons en charge des personnes très dépendantes. » La commune travaille également avec des infirmiers libéraux afin de compléter les prestations de soins de ces personnes qui font très souvent des allers-retours entre leur domicile et l’hôpital.

Un service au cœur de l’humain

Pour les personnes âgées ou en situation de handicap moins dépendantes, mais qui rencontrent tout de même des difficultés à accomplir les gestes du quotidien, le CCAS emploie 27 auxiliaires de vie sociale. Ces dernières rendent actuellement visite, du lundi au dimanche, à 143 bénéficiaires pour préparer le repas, faire les courses, entretenir le logement ou accomplir des démarches administratives.

La convivialité est au cœur du métier des auxiliaires de vie qui consacrent aussi du temps à la promenade, à la pratique de la couture ou de la lecture, à des parties de jeux de société... « Le bien-être est capital dans le maintien à domicile. Les auxiliaires de vie sont là pour apporter de la chaleur humaine et rompre l’isolement. Elles entrent dans l’intimité des gens et détectent très vite les signes de mal-être ou de dégradation de la santé », souligne Anne-Françoise Roux.

Pour répondre aux sollicitations, de plus en plus nombreuses, la ville recrute actuellement des auxiliaires de vie et des aides-soignants. « C’est un beau métier. Les relations humaines qui se nouent avec les bénéficiaires sont très fortes », conclut Anne-Françoise Roux.

 Pour bénéficier du maintien à domicile :  01 49 15 41 51 ou ccas-mad@ville-pantin.fr 

 Plus de renseignements pour postuler en tant qu’auxiliaire de vie sociale ou aide-soignant : recrutement@ville-pantin.fr

 

BIENTÔT UNE PLATEFORME AUTONOMIE

Afin de répondre aux besoins des Pantinois âgés ou porteurs de handicap en situation de perte d’autonomie, la ville ouvrira, en septembre 2025, au rez-de-chaussée d’un immeuble neuf situé au 32, avenue Édouard-Vaillant, une structure qui regroupera le nouveau centre municipal de santé Sainte-Marguerite et le pôle Maintien à domicile du CCAS. Objectif : favoriser la fluidité du parcours de soins des personnes âgées ou en situation de handicap. Au sein de cette plateforme autonomie, les usagers auront aussi la possibilité de s’informer sur les aides financières potentielles pour rester chez eux. La création de cet équipement s’inscrit dans le virage domiciliaire qui consiste à encourager le maintien à domicile et à n’envisager le placement en Ehpad ou en institution qu’en dernier recours.

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> "Pour une ville all inclusive"
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> "Le sport comme moyen de se construire"