Exposition
Les mondes flottants d'Alex Katz à la galerie Thaddaeus Ropac
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Les paysages aquatiques d’Alex Katz
Il y a, au mur, des peintures monumentales de couleurs d’où transparaissent une évidente sérénité, des jeux de lumières, des paysages zen, entre réalités tangibles et douces rêveries… Des œuvres belles comme des haïkus, simples et sophistiquées, fortes et fragiles. Avec, pour point commun, l’élément aquatique : de l’eau brisée par des vagues, de l’eau ridée, de l’eau paisible sur laquelle s’accrochent des nuages où jouent d’imaginaires rayons de soleil.
Ainsi, Alex Katz, 94 ans, s’inscrit-il dans une longue tradition de peintres, à commencer par les impressionnistes, qui firent de l’élément aquatique et des lumières qui s’y emmêlent l’une de leur matière première. Pour autant, l’artiste américain, auquel la galerie Thaddaeus Ropac rend aujourd’hui hommage après avoir organisé une rétrospective de ses portraits il y a sept ans, occupe une place à part dans l’histoire de l’art, comme l’explique le commissaire de l’exposition, Éric de Chassey, également directeur de l’Institut national d’histoire de l’art : « Alex Katz, contemporain de Lichtenstein, a été un précurseur du pop art dans sa manière d’interroger le quotidien, de fixer ses créations sur des toiles monumentales à l’aide de grands aplats, de gestes amples… Mais très vite, il s’est distingué de ce courant en s’intéressant à des genres plus traditionnels comme le paysage et le portrait. »
Un génie unique et fascinant
Relativement ignoré jusqu’alors par la France, qui le considérait comme trop « américain », Alex Katz présente pourtant un génie unique et fascinant. « Ses observations immensément précises de ce qui l’entoure repoussent ses sujets, pourtant très concrets, vers l’abstraction, argumente Éric de Chassey. Il va saisir une ombre, une variation de lumière… Autant de détails auxquels l’on ne prête pas d’habitude attention. »
En partenariat avec l’artiste, le commissaire a choisi la thématique de l’exposition : l’eau donc, révélée au travers d’une cinquantaine de toiles produites entre 1989 et 2020. Quant au titre, Mondes flottants, il coulait de source. « Je trouve qu’il définit bien Katz : sa vision du monde toujours mouvante, entre des univers très concrets et une part insaisissable qui échappe au temps. »
Et voici peut-être pourquoi la tranquillité et l’émotion nous submergent face aux tableaux du nonagénaire. Sûrement aussi parce que le peintre américain, magnifiquement mis à l’honneur, s’impose ici comme un grand artiste.
Informations pratiques :
- Mondes flottants
- Jusqu’au 4 décembre, galerie Thaddaeus Ropac, 69, avenue du Général-Leclerc.
- Gratuit.
- Plus d’infos par téléphone au 01 55 89 01 10 ou surle site internet de la galerie.