Exposition
Anselm Kiefer : une star de l'art contemporain à Pantin
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Hommage à un poète
La poésie est la seule réalité possible. Tout le reste est illusion », explique Anselm Kiefer en préambule de son exposition intitulée Hommage à un poète. D’emblée, les œuvres de cette icône mondiale de l’art contemporain évoquent une sorte de big-bang artistique. Et, à mesure que l’on s’en approche, elles se complexifient, dévoilant tout un processus de transformation. « Je pense qu’une toile n’est jamais terminée », précise le plasticien connu pour malmener ses tableaux au moyen du feu, de l’acide ou en les abandonnant aux intempéries extérieures.
Faisant dialoguer mots, images et matériaux, l’artiste utilise dans les créations qu’il présente à Pantin argile, vêtements roidis, porcelaine mais aussi des touffes de cheveux échappées de fenêtres. Quant à ses paysages désolés, ses villes fantômes et même ses paisibles monts aux reflets bleutés, ils sont… inquiétants. C’est que les êtres humains ont déserté les toiles où seul un archange donne un indice en brandissant un doigt vers les cieux. Et, partout, de la poésie ! « Ces fragments de texte sont un matériel au même titre que la couleur et la toile, explique Marcus Rothe, responsable de la communication de la galerie. La poésie ajoute une dimension spirituelle aux tableaux, déjà métaphysiques. »
L’art comme antidote
Né en 1945 en Allemagne, sur les décombres de la Seconde Guerre mondiale, Anselm Kiefer est hanté par le passé sombre de son pays qu’il peint pour démêler le chaos intime de sa propre vie et répondre aux traumatismes de sa génération. Ainsi, c’est sa foi en l’art, « seul antidote à la folie destructrice », qui le délivre de ses démons.
Inaugurée juste après Pour Paul Celan présentée en janvier au Grand Palais éphémère, Hommage à un poète convoque non seulement l’homme de lettre allemand, mais aussi Ingeborg Bachmann, Ossip Mandelstam et August Graf von Platen. Autant d’auteurs qui, marqués par le totalitarisme, la guerre et l’Holocauste, manient les vers contre l’oubli et la barbarie. Des thèmes chers à Kiefer dont la mémoire est au centre de l’œuvre depuis les années 60.
Informations pratiques :
- Jusqu’au 11 mai
- Galerie Thaddaeus Ropac, 69, avenue du Général-Leclerc
- Entrée libre
- Plus d’infos par téléphone ou sur le site internet de la galerie au 01 55 89 01 10 ou sur le site internet de la galerie.