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Duà
La Dynamo de Banlieues bleues
Salle Jacques Brel
- Quatre-Chemins
- Mairie-Hoche
Concert
42e festival Banlieues Bleues
Public : Tout public
Au programme :
LIA KOHL + FRED FRITH & SUSANA SANTOS SILVA
LIA KOHL
ÉTATS-UNIS
Beaucoup de gens trouvent du réconfort dans les sons de la nature, mais qu’en est-il des bruits ordinaires ? Le bourdonnement du réfrigérateur, la mouture des grains de café, le jet de la douche, le grésillement du néon, tous ces sons quotidiens qu’on n’écoute pas vraiment… C’est cette matière qu’utilise Lia Kohl dans son dernier album, Normal Sounds, collectant des bribes d’enregistrements du quotidien pour y injecter de la musique, non dans un but transgressif, mais tout simplement de réenchantement, comme « des lettres d’amour au monde sonore banal. » Révélée sur les scènes expérimentales de Chicago aux côtés de Circuit des Yeux ou Makaya McCraven, la violoncelliste s’est fait une belle réputation avec ses solos énigmatiques et fascinants, entourée sur scène de postes radio, comme si elle jouait avec un orchestre fantomatique.
Lia Kohl : violoncelle
FRED FRITH & SUSANA SANTOS SILVA
ROYAUME-UNI, PORTUGAL
Ce duo, aux allures de rencontre du troisième type, sonne comme une évidence : la trompettiste portugaise, l’une des meilleures improvisatrices d’aujourd’hui, et le légendaire guitariste britannique étaient faits pour s’entendre, l’un amplifiant le mouvement de l’autre, elle prolongeant le geste de son aîné. Malgré leurs différences, tous deux avant tout au diapason d’une musique qui sans refuser la narration se joue hors des sillons labourés par tant, privilégiant les champs de tous les possibles. Là même où peut s’épanouir cette fertile conversation vagabondant au gré de l’inspiration, aux bordures du post rock et de l’avant folk, du jazz libre et de tout le reste…
Susana Santos Silva : trompette, Fred Frith : guitare, voix
Informations pratiques :
- Lundi 17 mars à 20h30
- La Dynamo
- Sur réservation, différents tarifs
- Billetterie
POMME DE TERRE + SAKINA ABDOU + BILL ORCUTT GUITAR TRIO - with Ava Mendoza and Shane Parish
POMME DE TERRE + SAKINA ABDOU
FRANCE
Membre phare de plusieurs groupes qui, ces dix dernières années, ont profondément marqué le jazz hexagonal en l’ouvrant à la noise, au punk et aux musiques extraeuropéennes, Aymeric Avice continue de tracer sa route en totale liberté. En résidence à La Dynamo, il y ramène Pomme de Terre, un superbe groupe de musique brute (comme on parle d’art brut), organique (totalement improvisée), et tellement vivante, fondée sur la transe rythmique, l’énergie, la densité. Et y incorpore une invitée idoine, distinguée en France comme aux États-Unis pour son travail puissant, écorché et poétique, la saxophoniste Sakina Abdou.
Aymeric Avice : trompette, électronique, Richard Comte : guitare électrique, Niels Mestre : guitare électrique, Etienne Ziemniak : batterie
BILL ORCUTT GUITAR TRIO with Ava Mendoza and Shane Parish
ÉTATS-UNIS
Natif de Miami, autodidacte total de la guitare, Bill Orcutt a laissé une trace incandescente dans les mémoires avec Harry Pussy, trio de rock-noise effronté et indomptable, jusqu’à l’explosion en plein vol. Dix ans de hiatus plus tard, le cultissime guitariste a retrouvé sa soif de création, cultivant de la plus belle des façons un son qui combine les aspérités du punk et l’inventivité du jazz, avec ce qu’il faut de blues entre les lignes. Tout ce qui fait le grain de ce trio, avec deux autres adeptes des cordes hors cadre, Ava Mendoza et Shane Parish, où sous le chaos apparent émerge la grâce, dans le grondement naissent des conversations intimes, au sein d’un maelstrom d’hallucinantes boucles se révèle la fragilité humaine.
Bill Orcutt : guitare, Ava Mendoza : guitare, Shane Parish : guitare
Informations pratiques :
- Lundi 24 mars à 20h30
- La Dynamo
- Sur réservation, différents tarifs
- Billetterie
GAISTER + CHARLIE HOPE
ROYAUME-UNI, ITALIE, JAPON
« Every love story is a ghost story », écrivait David Foster Wallace. Une formule qui pourrait coller à Gaister, dont la musique répond avec éclat à cette question : comment créer l’harmonie entre des individus qui semblent ne pas appartenir à la même dimension ? Rien ne prédisposait le producteur londonien Coby Sey, la soprano italienne Olivia Salvadori et le batteur japonais Akihide « Moncha » Monna, à superposer leurs mondes. Sous le nom de Gaister, dérivé de l’allemand Geist (l’esprit) mais aussi de Geysir – le fameux champ de geysers islandais non loin de Reykjavik, là où leur album été enregistré – ils ont réussi à façonner – avec presque rien, des voix, quelques percussions, un souffle de synthés – une musique inouïe, presque subliminale, naviguant entre compositions en déséquilibre, improvisation, paroles et chants fantomatiques en anglais, italien, japonais, comme pour mieux souligner nos limites dans la compréhension du monde qui nous entoure. Un univers sonore saisissant qu’ils restituent en live avec le concours de l’artiste visuel Charlie Hope, qui utilise la lumière, l’espace et le codage vidéo pour créer un environnement sensoriel immersif tout aussi fascinant.
Olivia Salvadori : voix, Coby Sey : voix, percussions, machines, Akihide Monna : voix, batterie, percussions, Charlie Hope : lumière
Informations pratiques :
- Mardi 25 mars à 20h30
- La Dynamo
- Sur réservation, différents tarifs
- Billetterie
LEX AMOR
ROYAUME-UNI
Révélée au sein du collectif Extra Soul Perception, la rappeuse, chanteuse, poétesse et productrice du nord de Londres s’épanouit désormais en solo, entre rap intime et poésie urbaine, avec un hip-hop de chambre aux textures aussi brumeuses et pénétrantes que le fog de la capitale britannique. Après Government Tropicana, un premier album plébiscité pour sa conscience sociale et sa maturité, dépeignant le quotidien d’une jeunesse issue de l’immigration comme l’histoire de ses aîné·es dans une capitale britannique cosmopolite et sans pitié, Lex Amor est enfin de retour. Dans Forward Ever, conçu comme geste de libération individuelle et collective, elle poursuit sa quête d’authenticité et creuse la veine sensible avec des productions éthérées aux éclats UK garage, servant une profonde méditation sur la résilience et la condition humaine dans un monde laissé pour mort par le capitalisme. « Contre la décadence urbaine et morale ; l’amour, la joie et la foi sont des ancres de survie qui peuvent et doivent être maniées en conscience » explique-t-elle, réaffirmant le pouvoir de transformation de la musique. Amen !
Lex Amor : voix, Callum Connell : saxophone, Jonah Scott : basse électrique, Nikos Ziarkas : guitare électrique, Doom Cannon : claviers, Nathaniel Rickets : batterie
Informations pratiques :
- Vendredi 28 mars à 20h30
- La Dynamo
- Sur réservation, différents tarifs
- Billetterie
ARAT KILO FEAT. MAMANI KEITA & MIKE LADD
FRANCE, ETHIOPIE, MALI, ÉTATS-UNIS
Quatorze ans après A Night In Abyssinia, premier album qui distinguait cette bande de Français au milieu du flot des sorties étiquetées éthio-jazz, Arat Kilo poursuit dans une voie aux frontières de bien des esthétiques – d’autant que le groupe a intégré la diva malienne Mamani Keita et le rappeur Mike Ladd (voir concert du 14 mars) comme membres à part entière. Persistance du tezeta, le blues à la mode éthiopique, influences du 2-step londonien et réminiscences des marching bands de La Nouvelle-Orléans confèrent son caractère singulier à leur nouvel album intitulé Danama, « digne de confiance » en bambara, renforcé par un regard critique sur l’état du monde actuel, qu’il s’agisse du post-colonialisme, du racisme systémique ou du libéralisme débridé.
Mamani Keita : voix, Mike Ladd : voix, Michaël Havard : saxophones baryton et alto droit, flûtes, Fabien Girard : guitare électrique, Samuel Hirsch : guitare basse, Gérald Bonnegrace : percussions, Aristide Gonçalves : trompette, clavier, Florent Berteau : batterie
Informations pratiques :
- Mardi 1er avril à 20h30
- Salle Jacques Brel
- Sur réservation, différents tarifs
- Billetterie
OLIVIER LÉTÉ Trucking + RAFAEL TORAL
OLIVIER LÉTÉ
FRANCE
Huit ans après son fascinant Tuning, le bassiste français relance son art du solo avec Trucking, un titre en dédicace à l’américain Barre Phillips. Inoubliable pour le jazz, le cinéma – la musique du Route One/USA de Robert Kramer – et surtout pour ceux qui l’ont croisé, le contrebassiste disparu en décembre encourageait souvent les jeunes musiciens avec un « keep on trucking! », pour dire « trace ta route ! ». Un mantra qu’Olivier Lété n’aura pas lâché, traçant un sillon profondément audacieux dans la terre humifère du jazz improvisé. Avec une basse électrique, deux amplis sans pédales d’effets et, pour ce nouveau répertoire, des systèmes d’amplification multiples et tentaculaires, Olivier Lété repart en exploration – en quadriphonie – dans une jungle sonore imprévisible, à la découverte de nouveaux panoramas, à la recherche de la beauté.
Olivier Lété : basse électrique, Boris Darley : son, spatialisation, Samuel Mary : lumières et scénographie
RAFAEL TORAL
PORTUGAL
Rafael Toral est de retour sur Terre. Le Lisboète, connu à ses débuts pour une série d’albums de rock-ambient-drone n’ayant rien à envier aux travaux de Brian Eno, a lancé en 2004 son Space Program, une odyssée au long cours – 7 disques en 13 ans – où, délaissant la guitare électrique, il explorait, à l’aide d’appareils électroniques expérimentaux, une approche basée sur le silence, la prise de décision, le geste physique. Presque de la recherche fondamentale, pour faire naître une musique sans nom, mélodique mais sans notes, familière mais étrange, méticuleuse et radicalement libre, qu’il a fini par appeler « post-free-jazz ». Au bout du compte, Rafael Toral a repris sa guitare, sans quitter pour autant les orbites électroniques et la spatialisation sonore. Dans Spectral Evolution, son sidérant chef d’œuvre, il crée une forêt luxuriante de sons : les synthés modulaires gazouillent comme une volée d’oiseaux, le thérémine rythme le ressac de la marée, la guitare cite des standards du jazz, méconnaissables dans de sublimes abstractions.
Rafael Toral : guitare, machines
Informations pratiques :
- Lundi 7 avril à 20h30
- La Dynamo
- Sur réservation, différents tarifs
- Billetterie
ARCHETYPAL SYNDICATE Happy Transmutation + BLACK FLOWER
ARCHETYPAL SYNDICATE Happy Transmutation
FRANCE
Quand ils entrent en scène, ces trois-là vous invitent à pénétrer dans un univers composé de bien des musiques. Avec un son tout à la fois organique, électrique et psychédélique, à base de longues improvisations qui évoquent autant les dérivations sub-sahariennes que les oscillations de fréquence du gamelan. Polyrythmie transcendante, mélodies obsédantes, harmonies déviantes, Paul Wacrenier, Karsten Hochapfel et Sven Clerx façonnent une bande originale qui ne ressemble à pas grand-chose de connu, repoussant les frontières stylistiques – ni jazz, ni rock, ni électro – à l’image de leur instrumentarium résolument nomade (kalimba, guembri, violoncelle sous effets, guitares portugaise, électrique, gongs, grelots) rassemblant les pièces d’un grand puzzle sonore, pour forger une forme de transe des plus saisissantes, et nous offrir un nouveau souffle de vitalité.
Paul Wacrenier : guembri, likembe, likembe géant, mbira, Karsten Hochapfel : guitare électrique, guitare portugaise, banjo, violoncelle, Sven Clerx : batterie, percussions, cloches, métaux, shruti box
BLACK FLOWER
BELGIQUE
Avec son jazz hybridé de grooves abyssiniens, d’envolées de washint et de dub psychédélique, le quintette de Gand n’a eu de cesse au fil des albums de s’ouvrir à d’autres esthétiques. Dans leur nouveau disque, ils renouvellent leur ADN, fécondant leur formule originelle de bonnes doses de psyché rock et d’afro-funk. « Un appel à danser à travers le chaos de la vie et une exploration audacieuse de la libération par le mouvement », explique leur leader, le touche-à-tous-les instruments Nathan Daems. D’où son titre, Kinetic, qui rappelle que « le mouvement du corps peut être la force qui fait voler en éclat ces carcans ». En bonus, Black Flower nous fait une fleur, avec l’apparition de la chanteuse révélation du néofolk Meskerem Mees, Gantoise elle-aussi. Alors, dansons maintenant !
Meskerem Mees : voix, Nathan Daems : saxophones alto et bariton, washint, kaval bulgare, Jon Birdsong : cornet, Wouter Haest : orgue et claviers, Filip Vandebril : basse, Simon Segers : batterie
Informations pratiques :
- Jeudi 10 avril à 20h30
- La Dynamo
- Sur réservation, différents tarifs
- Billetterie
> Découvrir l'intégralité du programme et réserver ses places sur le site internet du Festival banlieues bleues.
> Lire l'article sur la 40e édition du festival Banlieues Bleues, publié dans Canal n°315, avril 2023.