Culture
Un géant de la peinture à Pantin
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Avec plus de trente portraits et dessins monumentaux, Time, la nouvelle exposition de Georg Baselitz, à découvrir jusqu’au 25 janvier à la galerie Thaddaeus Ropac, rend hommage à Elke Kretzschmar, son épouse depuis près de 60 ans.
Article de Alain Dalouche, publié dans l'agenda de Canal n°283, novembre 2019.
Monumentale ! L’exposition de Georg Baselitz, considéré comme un géant de la peinture, prend des dimensions colossales.
Dans l’espace cathédrale de la galerie Thaddaeus Ropac, les oeuvres interpellent. Elles fascinent même, que l’on soit connaisseur ou simple visiteur. « La série de ces oeuvres évoque un élément rituel, traduisant l’idée d’une déclaration d’amour sans cesse renouvelée pour sa femme depuis près de 60 ans », indique la galerie.
Les motifs répétitifs, d’une symétrie quasi mathématique, figent le temps et semblent flécher un nouveau classicisme. Étonnant pour ce peintre et sculpteur qui fut considéré comme l’enfant terrible de l’art contemporain d’outre-Rhin, incarnant l’esprit de Berlin Ouest et du néo-expressionnisme allemand.
L’artiste éternellement jeune, dont le monde de l’art a célébré le quatre-vingtième anniversaire l’an dernier, est déjà entré dans la postérité. D’ailleurs, le centre George- Pompidou (Paris) envisage de lui consacrer une importante rétrospective en 2020.
L’artiste renouvelle ses techniques
Sa femme, Elke Kretzschmar, fut une source constante d’inspiration pour Georg Baselitz tout au long de sa carrière. La série de portraits qu’il lui consacre livre un bel avant-goût de la singularité de ses créations. Toujours en ébullition, le peintre renouvelle ses techniques picturales. « Dans ces peintures, Georg Baselitz a utilisé l’or pour la première fois (…). La peinture, de consistance pâteuse, est appliquée à l’aide d’une spatule et d’un pinceau large ; des bâtons ressemblant à des stylos à anches sont utilisés pour créer des lignes de vannerie en grattant la couche de peinture à l’huile. L’utilisation de la peinture en aérosol dans de nombreux travaux permet aux figures représentées de léviter dans un paysage de nuages. Parfois, des zones de frottage peuvent être discernées, rappelant vaguement Max Ernst. Plusieurs de ces toiles incorporent de nouveaux éléments géométriques qui apparaissent comme des ombres sur la toile, créant des formes rappelant celles des pianos à queue », précise la galerie, fidèle à un artiste très régulièrement accueilli dans son espace pantinois (Descente en 2017, It Comes in Waves en 2018).
Jusqu’au 25 janvier
Time
Georg Baselitz
Entrée libre du mardi au samedi, de 10.00 à 19.00.
Galerie Thaddaeus Ropac
69, Av. du Général-Leclerc
01 55 89 01 10