Culture
Le lycée Lucie-Aubrac au théâtre du Fil de l’eau
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Jusqu’à présent, la grande majorité des élèves de cette classe de première n’avait jamais mis les pieds sur scène. Du 24 au 27 novembre, le plateau du théâtre du Fil de l’eau, en mal de spectateurs en ces temps confinés, leur a été grand ouvert dans le cadre d’un atelier de découverte théâtrale orchestré par la ville. « Le lycée a banalisé 16 heures de cours pour nous permettre de suivre ce stage, se réjouit Oubaïd-Ali, un des participants. Ça fait du bien de sortir du milieu scolaire. »
Animé par deux comédiens de la compagnie Nova, Issam Kadichi et Chloé Bonifay, cet atelier « fait écho aux thèmes de Et le cœur fume encore, la pièce que nous aurions dû présenter ici-même le 18 novembre, expliquent-ils. L’objectif est de faire vivre une expérience artistique aux élèves, de leur apprendre à utiliser leur voix et leur corps sur une scène de théâtre. »
Découvertes littéraires
Dans les gradins, Ada Smaniotto, professeure de lettres, ne perd pas une miette de ce qui se joue devant elle. « Ce projet est une chance pour les élèves. Les artistes les ouvrent à des textes littéraires contemporains ne figurant pas au programme du bac. » Ce matin-là, le groupe travaille en effet sur trois poèmes de Léon-Gontran Damas, un auteur impliqué dans le mouvement de la Négritude aux côtés de Léopold Sédar Senghor et d’Aimé Césaire. « Nous évoquons ainsi les thèmes de l’émancipation, de la décolonisation et, plus généralement, des assignations sociales et familiales qui pèsent sur chacun d’entre nous », précisent les comédiens.
Sur scène, les adolescents se donnent à fond. Dans une mise en scène créée en une matinée, ils scandent en rythme et en levant le poing pour donner de la force à leurs propos. « C’est drôle, je découvre certains de mes camarades, confie Samuel en aparté. Je les croyais timides mais, finalement, ils se lâchent. »
À l’issue de cette performance, les lycéens sont invités à coucher sur le papier, et à la manière de Léon-Gontran Damas, les assignations qu’ils subissent. Vient ensuite le temps de l’oral. Coachés par les comédiens, les adolescents apprennent à trouver le ton qui capte l’attention.
Vendredi 27 novembre, l’intégralité de ces textes a été enregistrée. Une captation sonore à découvrir en podcast sur le site internet de la compagnie Nova.
La culture s’invite dans les écoles
À Pantin, l’éducation artistique et culturelle fait partie intégrante du parcours scolaire. Dès la maternelle, et jusqu’à la fin de l’école primaire, les élèves participent à des ateliers de sensibilisation conduits par des artistes. Les enseignants ont ainsi le choix entre de nombreuses actions recensées au sein du portail éducatif proposé par la ville.
Avec les collèges et les lycées, le théâtre du Fil de l’eau a construit des partenariats solides. Dernièrement, une classe de 3e du collège Joliot-Curie a travaillé avec la compagnie L’encyclopédie de la parole. Un autre projet, baptisé " Lire du théâtre ", est également mené en ce moment par la compagnie Pour ainsi dire avec les élèves de CM2 de l’école Aragon et les 6e des collèges Joliot-Curie et Jean-Lolive.